La lettre de motivation est morte, vive l'offre de solutions ! | Job&Coaching | JC Hériche

Dans cet article, je fais un état des lieux de la lettre de motivation à la française. Il en ressort que la situation est catastrophique. Heureusement, il existe une alternative gagnante : l’offre de solutions !

(5 mn de lecture)

Pour commencer, interrogeons-nous sur le rôle de la lettre de motivation.

A quoi sert-elle, selon vous ?

Si vous avez répondu, que la lettre de motivation sert à obtenir un poste, ma réponse est NON.

Le rôle d’une lettre de motivation, comme du reste le CV, est de vous permettre d’aller à l’entretien auquel vous convoque un recruteur.

Des lettres MOI-MOI-MOI-MOI-MOI-MOI-MOI

Du fait de mon métier, je suis amené à lire quotidiennement des lettres de motivation.

Je n’y passe pas plus de 20 secondes. Car toutes sans exception n’ont qu’un sujet – vous-même – et toutes sans exception ont un point commun : celui de n’avoir aucun intérêt.

Pourquoi ?

Parce que 99% sont centrées sur vous, votre projet, vos objectifs, votre motivation, votre parcours, vos expériences, vos compétences …

Ce sont des lettres MOI-MOI-MOI-MOI-MOI-MOI-MOI.

Vous ne me croyez pas ? Faisons une expérience.

Prenez, si vous êtes candidat, votre dernière lettre de motivation.
Et, si vous êtes recruteur, prenez les dernières lettres que vous ayez reçues.

Ça y est, c’est fait ?

Maintenant, comptez le nombre de « je », « me », « mon », « ma », « mes ».
Combien ?

Et puis, comptez le nombre de « vous », « vos », « votre ».

Combien ?

Et le nombre de « nous », « nos », « notre » ?

Alors, convaincu ?

Les lettres de motivation sont centrées sur vous. Elles sont une redite de votre CV.

Des démarrages de lettres désastreux

Le démarrage des lettres de motivation que l’on me soumet est particulièrement désastreux.

D’ailleurs, l’une des choses que vous allez apprendre dans ce livre c’est à réussir vos introductions.

Cela vous évitera de démarrer par une formulation aussi inutile que désuète que celle-ci :

 “Je souhaite, par la présente lettre, vous soumettre ma candidature au poste de Chargé de mission développement durable.”

Que vous soyez candidat, le recruteur le sait, d’une part parce que c’est lui qui a passé l’annonce, et d’autre part, parce que vous le rappelez dans l’objet.

Ou alors encore, comme ces candidats désespérés de ne pas avoir de réponse à leurs lettres et qui en sont réduits à des démarrages à l’esprit douteux du type  :

“Le groupe RATP est le cinquième acteur mondial du transport public, mais il est le premier acteur de mes déplacements professionnels ou privés sur Paris.”

Ou encore plus pathétique :

“ Vous vous apprêtez sûrement à lire la “énième” lettre de candidature de la journée et sans le savoir, vous êtes la personne la plus importante pour le début de la réalisation de mon projet professionnel.”

Pourtant le début d’une lettre est à soigner absolument pour que vous donniez l’envie à votre destinataire de lire la suite.

Si encore, vous poursuiviez par une argumentation solide ? Mais non !

Systématiquement, vous parlez de vous sans discontinuer. Comme si le recruteur n’avait pas déjà toutes les informations qu’il lui faut sur vous  dans votre CV !

Ou alors, prenant au pied de la lettre (C’est le cas de le dire !) la dénomination de cet exercice, vous tenez absolument à lui exprimer votre motivation pleine et entière.

Cela peut donner des choses très jolies dans le style de ce candidat à un poste de directeur de boutique de luxe :

“Je souhaite aujourd’hui être à la tête d’une équipe dans votre écrin unique. ”

Ou des choses plus standards du type mais tout aussi inintéressantes :

“Cette expérience m’a conforté dans mon envie de donner une nouvelle impulsion à ma carrière, et ainsi évoluer dans une autre société, la votre”.

Certes !

And so what ?

En quoi  vos projets d’évolution professionnelle intéressent-ils le recruteur ?

Il vous connaît ?

Il a à cœur de satisfaire tous vos souhaits et tous vos désirs ?

Et par ailleurs, ne reçoit-il pas des centaines de lettres comme la vôtre ?

Certains candidats, un peu mieux formés ou du moins mieux informés, commencent leur lettre par une présentation de l’entreprise mais celles-ci sont si “bateau” qu’elles n’ont aucun intérêt.  

Un sondage détonnant !

Pour réussir vos lettres de motivation, demandez-vous ce qu’attendent les recruteurs !

Vous ne le savez pas ?

Un sondage Ifop paru sur le site Monster.fr le dit pourtant explicitement : les recruteurs attendent des candidats qu’ils leur montrent qu’ils ont compris leurs enjeux.

C’est le résultat détonnant de ce sondage !

Comment les sondeurs s’y sont pris ?

Quelques centaines de recruteurs et candidats ont été interrogés.

Aux candidats, on a demandé ce qu’ils pensent qu’attendent d’eux les recruteurs. Ils ont répondu :

« Qu’on ait une très grande expérience et, également, une forte confiance en nous. »

Aux recruteurs, on a demandé ce qu’ils attendent des candidats. Et là, ils n’ont absolument pas répondu la même chose :

“Nous voulons des CANDIDATS QUI AIENT COMPRIS NOS ENJEUX !”

Alors, cher lecteur, je vous pose cette question : Pourquoi ne montrez-vous pas dès vos lettres de motivation que vous avez compris les enjeux du recruteur ?

Ce n’est pas seulement à l’entretien que vous ferez, alors, la différence mais dès l’envoi de votre candidature écrite, en renforçant ainsi vos chances d’être convoqué à cet entretien.

Pour y parvenir, il y a un outil for me, for me , formidable : L’OFFRE DE SOLUTIONS !

Alors, je vous le dis :

Cessez d’écrire des lettres de motivation. Envoyez votre offre de solutions !

La lettre de motivation deviendra ainsi le support écrit de votre offre de solutions. Et non seulement cela, vos lettres deviendront l’outil de base pour élaborer votre offre de solutions dans sa globalité.

C’est dire que la lettre cessera d’être l’accessoire ornemental et inutile de vos candidatures, pour devenir l’élément central de votre stratégie de recherche d’emploi.

A ce propos, la manière d’écrire vos offres de solutions est décrite au chapitre 8 du livre : « Décrochez votre nouveau job ». 

Alors, elle est pas belle la vie ?

JC Hériche, le 7 octobre 2018

(A suivre)