Une cliente me demandait récemment si elle avait intérêt à indiquer, sur son CV, ses hobbies.

(Au passage, ne faites surtout pas la liaison à l’oral comme je l’entendis dans la bouche d’un confrère maladroit lors d’une conférence, il y a quelques années …).

Je répondis à cette cliente : OUI, cent fois OUI.

Et lui proposais d’en chercher ensemble les motifs.

Tout de suite, elle m’indiqua, d’elle-même, la première raison.

1ère raison : Le point commun

Lors de l’un de ses entretiens, le recruteur était comme elle un passionné de Volley-Ball.

La chance avait souri à cette candidate. Ce n’est pas tous les jours que notre recruteur a la même passion que nous. Mais cette chance était-elle due au hasard ? Pas sûr. Le recruteur l’avait, sans doute, reçue pour ce poste, justement parce qu’il avait repéré cette passion commune.

Elle avait donc bien fait de l’indiquer.

J’ai vécu la même situation lors de l’une de mes candidatures. Ma future cheffe avait eu pour prof mon directeur de mémoire de Master 2 (à l’époque, on appelait ça un DEA. C’est que je ne suis plus tout jeune !).

Notre connaissance commune de ce prof a donc fait, tout logiquement, parti de notre discussion et a pu jouer dans mon recrutement.

Ce qui permet de faire la transition avec la deuxième raison : favoriser l’échange en suscitant des questions chez le recruteur.

2ème raison : Susciter des questions chez le recruteur 

Pas évident de trouver des questions pour faire parler un candidat.

Hormis les sempiternelles questions et sujets abordés (Parlez-moi de vous ? Pourquoi vous ? Pourquoi nous ? Etc.), il peut être intéressant pour le recruteur de sortir des sentiers battus. L’éclairage que vous donnez sur votre extraterritorialité professionnelle le permet.

D’autant qu’il a besoin, ce recruteur, de mieux cerner votre personnalité et vos valeurs. Imaginez : il va passer des mois, peut-être des années en votre compagnie. Un minimum de compatibilité paraît nécessaire.

Et c’est, là, notre troisième raison : donner à voir vos traits de personnalité.

3ème raison : Cerner votre personnalité 

Au-delà de la question archi-rebattue : « Citez-moi trois qualités, trois défauts« , l’indication de vos activités quand vous n’êtes pas au « turbin » peut donner un aperçu complémentaire sur vos aptitudes, vos qualités et vos valeurs.

Reprenons l’exemple du Volley-Ball. Un sport d’équipe augurera, sans doute, d’une bonne capacité au travail en équipe.

Toute pratique sportive, en outre, sera assimilée à un esprit de compétition dont les entreprises ne sauraient se passer.

Et quelle que soit l’activité, une pratique longue dénotera toujours une forte endurance et de la persévérance, autres qualités précieuses dans la sphère professionnelle.

Quant à l’implication dans des structures associatives, c’est une démonstration par les faits de notre sens de l’engagement, voire de notre altruisme.

A noter : ces soft skills (en français, habiletés personnelles transposables en entreprise) sont devenus essentiels dans tout processus de recrutement.

Ils débouchent tout naturellement sur une quatrième raison : la rubrique « Centres d’intérêt » révèle notre « humanitude ».

4ème raison : Humaniser le CV

Vous n’êtes pas que des professionnels de la profession. Vous êtes aussi des êtres humains qui ressentez des choses, qui les vivez.

Des êtres parfois passionnés.

Pour ma part, j’ai deux passions dans la vie :

  • la gastronomie.
  • l’humour.

Et bien, j’ai indiqué ces deux passions dans ma rubrique « Centres d’intérêt ». (Pas seulement, hein ! J’ai mis aussi deux ou trois items qui « font sérieux » !)

Et, j’ai agrémenté la première d’une citation de l’historien des passions françaises, l’anglais Théodore Zeldin : « La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer du bonheur ».

Citation que je n’ai pas piochée dans un livre mais découverte sur le mur d’un bar du côté du canal Saint-Martin.

Quant à l’humour, je considère qu’une journée sans avoir ri et fait rire est une journée perdue. Pis, j’ai beaucoup de mal avec l’esprit de sérieux (J’ai même consacré un article il y a quelques mois à ce crime contre la vie et la pensée).

Surtout, nos centres d’intérêt révéleront, chez nous, un bon équilibre vie privée / vie professionnelle, garanti d’une performance meilleure dans la sphère professionnelle. Car, ne nous leurrons pas. Nos employeurs apprécient certainement de nous voir actifs pour une cause ou habités d’une passion pour une activité sportive, culturelle, artistique, etc. mais ils voient bien, aussi, l’intérêt qu’ils peuvent en tirer.

Maintenant, je ne vais pas raconter ma vie au recruteur. Ce n’est pas mon confident ni mon psychothérapeute. Parce que comme vous, j’ai plein d’autres passions.

Mais là, on touche à l’intime. Et, pourquoi en parler au recruteur ?

C’est le 5ème intérêt de cette rubrique : l’utiliser pour ne montrer que ce que l’on a envie de montrer.

5ème raison : Limiter l’intrusion dans notre intimité 

Avec la rubrique « Centres d’intérêt », on ne met sous les yeux du recruteur que ce que l’on souhaite rendre visible. La partie dicible professionnellement, le montrable dans la sphère pro.

Cela nous permet de garder pour nous tout le reste. Notre jardin secret. Notre intimité. Nostra terra incognita.

Montrer, pour garder caché.

N’est-ce pas la ruse suprême ?

JC Heriche, le samedi 18 mars 2017

(A suivre)

PS : Je remercie Nicole Illouz, Gaëlle Guerbigny, Corinne Lévêque, John Callou et Mathilde Rochefort pour leur contribution à ce post. Leurs commentaires et leur intérêt pour ce que j’écris m’ont permis de l’enrichir de leurs savoirs. Qu’ils en soient, chacun, remerciés.

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