Ce soir, la télévision rediffusait le film « Les heures souterraines » d’après le roman de Delphine Le Vigan.
C’est l’histoire d’une employée d’un département Marketing, harcelée moralement par son directeur.
Mathilde, l’héroïne, travaille au département marketing depuis 8 ans.
Les étapes de son harcèlement constituent un véritable chemin de croix.
Dans l’ordre, le directeur du Marketing :
– ne lui adresse plus la parole ;
– ne lui confie plus de travail ;
– déplace son bureau loin du sien ;
– ne prend plus ses appels téléphoniques ;
– la remplace par une nouvelle arrivante ;
– déplace de nouveau son bureau, cette fois-ci, au sous-sol à côté des latrines ;
– prétend qu’elle a une attitude agressive ;
– instruit un dossier contre elle avec un avertissement à la clef ;
– bloque sa demande de mutation.
Durant sa montée au Golgotha, Mathilde est défendue de façon mollassonne par une DRH pusillanime.
Une des scènes du film illustre bien la perversité du Directeur.

Mathilde l’appelle parce qu’on a coupé ses accès informatiques. Il lui explique que c’est suite à sa demande de mutation : la politique de confidentialité du département Marketing l’y contraint.  Elle s’insurge. Il balaie ses arguments d’un : 

« – Vous comme moi avons mieux à faire. »

Et quand elle lui répond : 

« – Justement, je n’ai rien à faire

«  Il lui rétorque :  « – Mathilde, vous êtes agressive. »

Puis il se met à hurler dans le combiné téléphonique pour que tout l’étage entende bien :  

« – Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton, Mathilde, vous m’insultez. Je suis votre responsable hiérarchique…. »

Le tour est joué. Le pervers a inversé les rôles. C’est l’agressée qui passe pour l’agresseuse. C’est la victime qui passe pour le bourreau. C’est celle qui est violentée qui est accusée d’être violente.
La question lancinante pendant tout le film est : pourquoi le directeur du Marketing la harcèle-t-il ?
Une raison semble poindre au détour d’une conversation qu’a Mathilde avec le directeur du centre de recherche qui souhaite l’embaucher suite à sa demande de mutation.
Il lui demande : « Vous êtes la Mathilde Deborde qui a écrit cette série d’articles dans le journal du groupe l’an passé ? Ils étaient excellents. Depuis, je guette votre signature. »
Alors ?
Ce harcèlement moral que Mathilde subit depuis des mois de la part de son directeur… se pourrait-il qu’il soit du aux six posts si talentueux qu’elle avait écrits l’an passé dans le journal interne ? En aurait-il pris ombrage ?
JC Heriche, Paris, le 23 octobre 2016
(A suivre)
PS : Le tableau qui illustre cet article est un portrait poignant et en gros plan du Christ portant la croix, du peintre de la renaissance Lorenzo Lotto. Si vous voulez l’admirer, il est au Louvre. Vous ne pouvez pas le rater. Il est dans la même salle que la Joconde. Vous pourrez le contempler à loisir, les foules de touristes passent devant sans même y jeter un œil.  

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