« Tu veux que je te dise », « Je pense que… », « Je crois que… » « A mon avis, … »

Les avez-vous déjà croisés ces faiseurs d’opinions à jet continu ?

J’ai, pour ma part, un ami qui m’assure depuis 2 mois que la guerre civile va avoir lieu en France et qu’elle sera déclenchée par des meurtres de musulmans perpétrés par des nervis d’extrême droite.

J’ai un autre ami qui était persuadé au moment de l’Euro, que la finale avait été achetée. Et que, pour des raisons politiques, la France allait gagner. La preuve : la « fausse-blessure » de Ronaldo qui ne pouvait être que destinée à affaiblir l’équipe du Portugal.

Qu’ont mes deux amis en commun ? D’avoir des opinions très fortes, des avis très tranchés.

Ils détiennent la vérité. Les choses ne peuvent pas aller autrement. Souvent, ils assènent leurs certitudes sans chercher à argumenter. « Je sens les choses, que veux-tu que je te dise ». Et dès qu’un événement survient, qui va dans le sens de leur opinion, je les vois le brandir à bout de bras. Tous fiers d’avoir eu raison avant les autres.

Mais, lorsque l’événement est contraire, par exemple contre toute attente le Portugal gagnant 1-0 face à la France ; soit il l’occulte et passe à autre chose, soit ils persistent en évoquant des circonstances exceptionnelles : « Faut-il qu’elle soit nulle cette équipe de France pour que même quand le match est acheté, elle perde quand même ».

Je suis sur que vous avez des amis, des collègues, des voisins, des parents de la sorte. Ou, peut être, êtes-vous, vous-même, un peu comme ça ?

Je le suis, moi-même, une partie du temps. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’écris ces posts. Pour faire partager mes idées mais aussi pour contrarier ma nature en étayant ma pensée par des arguments et en la structurant.

Alain Finkielkraut, homme de grande intelligence et de grand savoir, appartient, selon moi, à cette espèce. Vous savez comment Milan Kundera, son ami le surnomme ? « L’homme qui ne sait pas comment ne pas réagir ».

Ces personnes sont de véritables idéologues. Au sens où chez elles, l’idée précède le fait. Et si le fait ne va pas dans leur sens, elles l’omettent. Ce n’est pas de la malhonnêteté intellectuelle. Juste que leur avis prime sur la réalité. Ces gens peuvent être très sympathiques et très brillants intellectuellement. Certains sont mes amis ou des collègues que j’apprécie particulièrement. Mais parfois ils sont « saoulants ». D’autant qu’ils supportent difficilement qu’on les contredise.

Ces gens ont un type de communication bien particulier. Un modèle de communication les a particulièrement bien cernés. Je vous en ai parlé dans ce post : Mon Process Coming Out !

Pour la Process Communication (ou Process Com), puisqu’il s’agit d’elle, le profil que j’évoque ici est celui du persévérant. Le besoin fondamental de ces personnalités est d’exprimer leurs opinions. S’ils ne le font pas, ils sont malheureux, stressés.

De nos jours, chaque fois que nous consommons un bien ou un service, on sollicite notre avis sur le web. J’imagine que les persévérants doivent être aux anges !

Grace à l’internet, ils ont enfin trouvé le sens de l’avis !

  • Si vous rencontrez « un persévérant », voici la conduite à tenir : 

Laissez-le s’exprimer. N’allez pas à l’encontre de ses idées. C’est inutile. Vous ne l’en ferez pas changer. Et il vous en voudra.
Quand je croise un persévérant parmi mes clients ou mes collègues, c’est ce que je fais. Je le laisse s’exprimer. Je lui donne sa tribune. Je lui accorde de mon « temps de cerveau disponible ».

Et solution pour qu’il vous laisse en placer une : « meta-communiquez« , en lui parlant de ce que vous percevez de son mode de communication. Dites lui que, là, il est en train de vous donner son avis. Vous pouvez même lui parler du modèle de la Process Com pour qu’il prenne conscience de sa manière de fonctionner.

Ou choisissez l’humour à l’instar de Pierre Nora dans son discours de réception d’Alain Finkielkraut à l’Académie Française :

« Monsieur,
Cher Alain Finkielkraut,

Il y a tout à parier que ce jour restera marqué d’une croix blanche dans les annales de votre vie. Non à cause de l’émotion que nous avons tous connue en descendant cet escalier, sanglés pour la première fois dans notre costume, au son des tambours et sous les sabres de la Garde républicaine. Non. Pour une raison particulière et qui n’appartient qu’à vous : pendant une heure, vous allez devoir m’écouter sans m’interrompre ! »

  • Si vous êtes « un persévérant », voici un vade mecum de survie : 

Les gens vous fuient ? Ils s’arrangent pour éviter vos invitations à déjeuner ? On dit de vous que vous vous écoutez parler ? Peut-être est-il temps de changer un tout petit peu de mode de communication et de laisser la place aux idées des autres. Qu’en pensez-vous ? Si vous voulez développer votre capacité d’écoute, je donne des trucs dans ce post : « Tais-toi ! »

Et vous qui me lisez ? Que pensez-vous de tout ça ? Quel est votre avis sur la question ?

Connaissez-vous des persévérants ? 

  •  OUI
  • NON
  • NSP

En êtes-vous un ?

  •  OUI
  • NON
  • NSP

NOTA BENE : Je note une certaine incompréhension dans les premiers commentaires nés de ce texte quant à mes intentions. Je souhaite donc les clarifier :

  • Jamais, je n’ai cherché à émettre la moindre critique ni positive, ni négative sur les idées d’Alain Finkielkraut ;
  • Jamais, je n’ai cherché à me comparer à lui. C’est l’un de nos plus grands intellectuels alors que je ne suis qu’un faiseur de posts sur le web ;
  • Je n’ai pas plus cherché à critiquer les persévérants qu’à les encenser ;
  • En définitive, je n’ai cherché à évoquer à travers ce post qu’un mode de communication commun à un certain nombre d’entre nous. 

Jean-Christophe Hériche , le 7 septembre 2016

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