Dans ce Bloc-notes n°3, je vous propose d’échapper à la mise en boite de notre vie moderne ; de méditer sur la performativité de certains discours et de rendre hommage à Jimmy Wales, le créateur de Wikipédia. 

Échapper à la mise en boite

Dans une vidéo, Anthony Robins fait une sortie tout à la fois drôle et tragique sur notre condition d’humains condamnés à aller de BOITES EN BOITES.

On est employé dans une boite.

Pour nous y rendre, on prend notre voiture ou les transports en commun qui sont des boites.

Quand on veut se divertir, on sort en boite ou on va au ciné, au théâtre, au resto ou au café qui sont autant de boites.

Puis, on rentre chez nous, une autre boite. On met la TV, encore une boite.

On passe une partie de notre vie devant notre smartphone et l’autre partie devant notre ordinateur qui sont également des boites.

En somme, notre vie est une succession de boîtes.

Pierre Rabbi avait eu la même réflexion.

Il ajoutait que notre vie, même, se finissait dans une boîte.

Je pensais à ça l’autre jour et plutôt que me rendre directement à ma Box (boite en anglais !) de Crossfit, j’ai, comme j’avais un peu d’avance, fait le tour du quartier.

En l’espace de 10 mn, j’ai assisté à un nombre d’événements phénoménal : des gens qui sortaient du bureau pour aller déjeuner, un attroupement devant un chien écrasé par une voiture qui s’était enfuie, le ciel qui a laissé échapper un rayon de soleil, …

En somme, j’ai, l’espace d’un moment, échappé à la MISE EN BOITE !!!

Un client performatif

Un vendredi soir, je raccompagne un client.

Je le salue et m’en retourne à mon bureau quand j’entends sa voix qui m’interpelle :

« – JC, tu aimes le bon vin ?

– Euh … oui

– J’ai une caisse de Bourgogne que m’a envoyée un client, je t’envoie une ou deux bouteilles !

– Oh, merci ! Vraiment trop gentil ! »

Quelques semaines plus tard, ce client m’informe qu’il a retrouvé du travail. Un bon poste auquel il ne croyait plus depuis un an qu’il cherchait.

Pas un remerciement. Et bien entendu, j’attends encore ma bouteille de Bourgogne …

Alors, ne vous attendez pas à ce que je vous entretienne de l’ingratitude du client.

Celle-ci est si largement répandue dans ces temps nombriliques, qu’elle ne vaut pas que l’on s’y penche plus avant. C’est quand j’ai affaire à la gratitude (le remerciement) que je suis tout surpris !

Et heureusement, cela arrive !

Non, ce qui m’intéresse, ici, c’est la promesse : la fameuse bouteille de vin !

Je crois que ce client a vraiment crû qu’en m’annonçant qu’il m’offrait ce grand crû, il l’avait réellement fait !

Cette tournure d’esprit porte un nom en linguistique : le discours performatif.

C’est l’idée que quand on a dit quelque chose, on l’a fait !

Sarkozy, président, en était coutumier. Rappelez-vous : « Les paradis fiscaux, c’est terminé ! » …

Jimmy Wales, bienfaiteur de l’humanité

On n’a pas conscience de la révolution que représente la création de la plate-forme Wikipedia en 2001 par Jimmy Wales.

Jusque là quand on souhaitait connaître un sujet, l’on consultait une encyclopédie. Peu de gens en avaient à la maison. Il fallait aller en bibliothèque ou, à défaut, consulter une version light qu’est un dictionnaire : le Larousse ou le Petit Robert que l’on avait, tous, à la maison.

C’était coûteux en temps et en argent.

Et voilà qu’en 2001, ce bienfaiteur de l’humanité qu’est Jimmy Wales, homme d’affaires enrichi dans la spéculation sur les taux de change et créateur d’un site de photos érotiques, eut l’idée géniale de créer une encyclopédie gratuite, accessible à tout moment et alimentée non par des spécialistes mais par des contributeurs volontaires.

La création de Wikipedia a le même rôle au XXIème siècle que l’invention de l’imprimerie au XVème : celui de diffuser massivement la connaissance.

Problème : si le savoir est accessible en continu et à coût zéro, à quoi bon cultiver notre mémoire ? Aujourd’hui, notre smartphone la remplace avantageusement.

C’est parce que je ne voulais pas dépendre de cette seule mémoire externe que représente le web qu’en 2014, je pris des cours de mémorisation.

Je le raconte dans cet article : L’homme à qui je dois d’avoir retrouvé la mémoire

 JC Heriche, le 21 février 2018

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